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A l’occasion de la remise des trophées Diversités & Entreprises pour valoriser les initiatives visant à lutter contre les discriminations, hier soir à l’Université Lyon 3, j’ai demandé à Mme Parisot quel est son point de vue sur l’inégalité des chances des travailleurs handicapés face à l’emploi.

Son analyse est pertinente mais s’appuie sur une réalité difficile : l’obligation d’emploi de 6% de la masse salariale de travailleurs handicapés, dans un contexte de crise économique actuelle, ne peut pas raisonnablement être tenue par les TPE et PME.

Voici un résumé de nos échanges :

Edwige by SoluCoach :

Je rencontre au quotidien des entreprises qui font cet effort de diversité, et d’autres qui assument pleinement le fait qu’elles préfèrent payer une amende plutôt que de mettre en place une réelle politique d’emploi de personnes handicapées, sous prétexte de productivité et de rentabilité. Je rencontre des recruteurs qui sont sensibilisés au handicap, et d’autres qui ignorent encore comment ne serait-ce qu’aborder la question du handicap en entretien (par peur ou tabou). J’ai appris ce matin encore que la plupart des logiciels métiers ne sont pas compatibles avec les logiciels d’adaptation des postes de travail (pour les déficients visuels).

Comment expliquez-vous que les entreprises, en 2016, ne jouent pas toutes le jeu de la diversité au point que le taux de chômage des personnes en situation de handicap est 2,5 fois plus élevé que celui des personnes valides (21% contre 9%) ?

 

Laurence Parisot :

Le problème c’est que les entreprises ont un taux de marge tellement faible que la question de la rentabilité est essentielle, les TPE et PME ne peuvent pas se permettre d’avoir des salariés moins productifs.

Une autre difficulté tient à la limitation des postes qui peuvent être occupés par des collaborateurs handicapés, et il est extrêmement difficile de faire matcher les compétences et capacités des personnes handicapées avec les besoins des entreprises.

 

Edwige by SoluCoach :

Une solution serait-elle alors d’augmenter le taux d’obligation d’emploi de collaborateurs handicapés des grandes entreprises ?

 

Laurence Parisot :

La solution n’est pas si simple…

 

Une question qui reste sans réponse, et qui a le mérite de continuer la réflexion sur ce sujet sensible.

Aussi, j’ai pu constater, lors de cet échange fort enrichissant, que la notion de handicap est encore une fois l’objet d’un amalgame avec le fauteuil roulant… les handicaps invisibles sont-ils méconnus ? Ignorés ? Craints ? Rappelons, entre autres handicaps, que les déficients visuels bénéficient de logiciels d’adaptation de leur poste travail, que les déficients auditifs portent des appareillages très efficaces et savent lire sur les lèvres, que les personnes dont la station debout est pénible peuvent tout à fait tenir un poste derrière un bureau, etc… Et au delà des aspects pratiques, la motivation et l’implication des travailleurs handicapés est un élément important à prendre en compte lors du recrutement.

 

Ce que je retiens de cet échange, c’est qu’il y a encore un gros travail de sensibilisation, de communication et d’information auprès des entreprises – et des politiques ? – concernant les capacités et compétences des travailleurs handicapés, et certainement des mesures légales à renforcer pour ne pas laisser le choix aux entreprises de céder à la facilité de “payer l’amende pour éviter l’effort”.

 

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Contact

Edwige GIRON-FLECKINGER

Coach professionnelle certifiée PCC

Formatrice et Mentor Erickson coaching international

Membre du conseil d’administration et

Digital lead ICF France

Formation, Coaching & Mentoring de Personnes Extraordinaires en Transition Professionnelle

41 cours de la liberté, 69003 Lyon – France

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